Les Algériens condamnent un journaliste français à 7 ans de prison pour conspiration séparatiste – Démocratie Participative

Les Algériens condamnent un journaliste français à 7 ans de prison pour conspiration séparatiste

La Rédaction
Démocratie Participative
\n30 juin 2025

Christophe Gleizes faisait un voyage bizarre en Algérie

Le type va pleinement apprécier les prisons algériennes, très réputées pour leur hospitalité.

So Foot :

C’est un passionné de football. Tous ses articles et collaborations depuis plus de douze ans en témoignent. C’est cette passion qui le conduit en Algérie en mai 2024. Christophe Gleizes, journaliste sportif français indépendant, collaborateur des magazines So Foot et Society, spécialiste de football, retenu depuis plus d’un an en Algérie avec une interdiction de quitter le pays, vient d’être condamné à sept années de réclusion criminelle avec mandat de dépôt pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ». Un appel sera interjeté dès demain, lundi 30 juin.

« Nous sommes sous le choc. Rien ne justifie que Christophe ait à endurer cette épreuve. Comment, en effet, justifier qu’un journaliste qui exerce honnêtement son métier soit ainsi puni ? Sa passion pour la vie des footballeurs africains qui s‘exprime dans tous ses écrits mérite-t-elle un tel traitement ? Sa famille qui connaît si bien son intégrité et son honnêteté professionnelle demande instamment à la justice algérienne de revoir ce jugement qui fait d’un journaliste un criminel. » La famille de Christophe Gleizes.

« Christophe Gleizes vivait un contrôle judiciaire absurde depuis plus d’un an. Sa condamnation à 7 ans de prison n’a aucun sens et ne démontre qu’un fait : rien n’échappe à la politique aujourd’hui, et la justice algérienne a manqué une importante occasion de sortir par le haut dans cette affaire. Nous appelons les plus hautes autorités algériennes à la libération immédiate et inconditionnelle de Christophe Gleizes et les autorités françaises à rechercher dans les meilleurs délais une solution diplomatique et consulaire. » Thibaut Bruttin, directeur général RSF.

« Christophe Gleizes est un journaliste reconnu pour toujours travailler sans arrière-pensée politique, ses enquêtes et interviews le prouvent. Le travail de Christophe ne peut être remis en cause. Cette décision est totalement injuste. Il est important que tout soit mis en œuvre, y compris politiquement et diplomatiquement pour que la justice l’emporte et que Christophe puisse retrouver ses proches et sa rédaction. » Franck Annese, fondateur de So Press.

Journaliste français indépendant, collaborateur des magazines So Foot et Society, Christophe Gleizes s’est rendu en Algérie en mai 2024 pour effectuer un reportage sur les heures de gloire, dans les années 1980, du club local, la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK). Il voulait à ce propos couvrir les commémorations de la mort du footballeur camerounais Albert Ebossé, décédé dix ans plus tôt. Il était également envoyé par So Foot pour interviewer l’entraîneur du Mouloudia Club d’Alger Patrice Beaumelle et faire un portrait du footballeur Salah Djebaïli.

Christophe Gleizes est arrêté le 28 mai à Tizi Ouzou, à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale. Il est aussitôt déféré devant le procureur de la République et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national algérien. Le professionnel de l’information, qui a fêté ses 36 ans à Alger début février, risquait jusqu’à dix ans de prison pour être entré dans le pays avec un visa touristique, pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ».

Ces dernières accusations, sans fondement et totalement réfutées, sont dues au fait que le journaliste avait eu des contacts, en 2015 et 2017, avec le responsable du club de football de Tizi Ouzou, par ailleurs responsable du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021. Or les deux premiers échanges avec Christophe Gleizes ont eu lieu bien avant cette catégorisation par les autorités algériennes. Le seul échange survenu en 2024 visait à la préparation de son reportage sur le club de football, la JSK, ce dont Christophe Gleizes ne s’est jamais caché et ce que démontrent les éléments de l’enquête repris dans l’ordonnance de renvoi prise par la chambre d’accusation le 9 décembre 2024.

C’est tout de même étrange : qu’il s’agisse de Sansal ou de ce type, les deux fricotent avec des séparatistes.

J’ai du mal à croire que ce soit fortuit. Je ne serais pas étonné d’apprendre qu’il s’agissait là aussi d’une couverture pour les services israéliens.

En tout cas, les quelques 8 millions d’Algériens établis en France ne vont pas se bousculer pour soutenir ce journaliste, ni sa rédaction.

Ce serait même plutôt le contraire.