La Rédaction
Démocratie Participative
\n29 mai 2025
Soutenu par plusieurs dizaines de sympathisants venus assister à son procès, Vincent Reynouard a fait face, hier, à la haine juive d’État avec une remarquable tenue.
Indépendamment du verdict, c’est une nouvelle victoire politique, médiatique et symbolique.
La Croix :
Le néonazi Vincent Reynouard répondait une nouvelle fois mercredi 28 mai de propos négationnistes devant le tribunal correctionnel de Paris. Depuis 2006, il a été condamné à neuf reprises, dont cinq pour contestation de crimes contre l’humanité.
Vincent Reynouard, 56 ans, se présente à la barre de la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, le sourire aux lèvres. Dans ses mains, un tas de feuilles, qui l’accompagne tout au long de l’audience, où il se défend seul. Bien que son conseil, retenu à Toulouse ce mercredi 28 mai 2025, ait formulé une demande de renvoi du procès, le prévenu se dit prêt à être jugé.
D’emblée, l’ancien professeur de mathématiques déchu de l’éducation nationale donne le ton : « J’assume tout. » Il ne conteste aucun des propos de la vidéo publiée 7 octobre 2019 sur le blog de la maison d’édition révisionniste qu’il a créée, Sans concession, ou de son compte du réseau social russe VKontakte. Dans un clip de près de cinq minutes où il fait la promotion de son dernier livre, l’ingénieur chimiste de formation s’adonne à la contestation répétée du génocide des juifs perpétré par l’Allemagne nazie.
« Les chambres à gaz n’ont jamais existé », y affirme-t-il, pas davantage que le « prétendu massacre systématique des juifs » qui relèverait « d’un mythe, d’une simple rumeur de guerre ».
Taxé de « grossier boutiquier de la haine ouvertement néonazi » par les avocats des parties civiles – la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), l’Organisation juive européenne (OJE) et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) – le négationniste « admet pleinement contester de front et en conscience l’existence de la Shoah ». Il se définit comme un « délinquant de la parole », se défendant à chaque audience en affirmant : « Je ne suis pas antisémite mais je suis judéo-indifférent. »
8.8cm Pak 43/41 “Scheunentor” anti-tank gun engaging Soviet armor at long range on the Eastern Front in 1943 pic.twitter.com/5c5Ly5owvY
— hw97karbine (@hw97karbine) May 28, 2025
Depuis 2006, il a été condamné à neuf reprises, dont cinq pour contestation de crimes contre l’humanité. Pas plus tard qu’en mars dernier, il a écopé d’un an de prison en semi-liberté, condamnation dont il fait appel. Autant de mentions sur son casier judiciaire « et un séjour de neuf mois en prison qui ne (l’ont) pas dissuadé de récidiver, loin s’en faut », avance-t-il sur son blog.
L’avocate de la Licra pointe la « logorrhée verbale habituelle » du « propagateur de haine » qu’elle juge « dangereux pour l’unité républicaine », car « légitimant les passages à l’acte antisémites ». Le désigner responsable de « l’inflation de l’antisémitisme est une pantalonnade », répond celui qui avait fui en Grande-Bretagne en 2015 avant d’être extradé en 2022.
Dans ses réquisitions, la procureure de la République s’inquiète particulièrement de la « vulgarisation de ses propos à destination de la jeunesse, faisant infuser ses idées ». Preuve en est : le « fan-club qui l’accompagne à ses audiences », pointe l’avocate de la Licra. À Paris, ce mercredi 28 mai, il est constitué d’une vingtaine de personnes, en grande majorité de jeunes hommes, qui se contiennent difficilement lors des plaidoiries des parties civiles.
Celles-ci demandent une condamnation à la peine maximale encourue, soit un an de prison ferme. À laquelle l’avocate de la Licra ajoute la « publication sur les réseaux de communication de Vincent Reynouard pour dire qu’il a été condamné fermement et que c’est un danger public ». La procureure appelle le tribunal à « ne pas être clément » envers un individu qui « réitère ses propos depuis plus de vingt ans » et requiert huit mois de prison et 5 000 € d’amende. Vincent Reynouard fait l’objet de plusieurs autres plaintes des mêmes associations pour des propos de la même teneur. La décision est attendue le 11 juillet prochain.
La classe, on l’a, ou on ne l’a pas.
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